FIVE MINUTES TO CHANGE YOUR LIFE
J'AIME A PENSER QUE JE PEUX FAIRE DES HEUREUX
Nous voulons faire en sorte que nos vies soient toujours roses, pour ainsi dire parfaite. Mais personne ne se rends compte que nos vies sont déjà tracées. Certes tracées mais ignorées, nous ignorons notre demain et voulons oublier notre passé.« La vie vous prend. Elle vous emporte sans prêter attention aux conséquences qu’elle peut avoir sur vous. La vie l’emporte toujours, elle gagne. Elle décide. Elle est la plus forte. Je ne le savais pas, j’ai joué avec elle, j’ai été vaincu. »
« Quel plaisir peut-on extraire de cet acte ? ». Invictus, de William Ernest Henley 1849 - 1903
Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les Dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.
Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.
En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Ou je ne vois qu'horreurs et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.
Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.
« J'ai toujours eu ce poème encré dans mon âme. Je me vois à travers, c’est comme s’il me définissait. Connaissant mon histoire, je ne doute pas que ce soit surprenant. »
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Regarde moi. J’espérait qu’elle me regarde. Cette fille m’obsédait, elle était mon opium, mon eau de vie. Je n’aspirais qu’à une chose : qu’elle soit à moi, qu’elle m’appartienne. Je voulais qu’elle me serre la main, qu’elle me l’empoigne à vie, qu’elle la garde près d’elle, qu’elle ne me lâche pas. Je me voyais déjà la lui donner tout en lui offrant mon âme, mon corps et toutes parties de moi. Cette femme unique à l’origine de toutes mes obsessions avait un prénom d’or, elle s’appelait Lullaby et elle était ma vie. J’arrivais au lycée lorsque mes yeux se sont perdus dans les siens. Comment une femme pouvait-elle avoir un regard si intense ? Des yeux d’une telle profondeur captivant toutes les attentions ? Elle m’enchantait. Elle illuminait mon cœur perdu, vidé de toute espérance. C’était comme si je l’attendais depuis la première seconde de mon existence. J’avais quinze ans et à ses yeux je n’étais rien.
Regarde moi… pensais-je à chaque instant que je la voyais. C’était peine perdue, je n’osais pas. Elle avait beaucoup trop d’influence sur moi J’étais bloqué, comme paralysé, quand je croisais son chemin. Je n’avais pas autant de répercutions sur elle qu’elle en avait sur moi. Et je crois bien que cela changea toutes les donnes. Cependant l’année suivante, le hasard fit bien les choses. J’étais un homme chanceux mais malheureusement, la chance tourne. En seconde année de lycée, je me suis retrouvé dans la même classe qu’elle. Il me semble que c’est cette année qu’elle découvrit mon existence. A présent, elle faisait partie de ma classe, envers elle j’étais devenu beaucoup moins coincé. Et au fur et à mesure que les mois passaient, j’étais de plus en plus à l’aise. A l’aide du temps, je l’ai séduite. Elle était charmée, amoureuse, désemparée. J’avais eu le même effet sur elle qu’elle avait eu sur moi, seulement à la différence que je l’avais eu spontanément et que pour sa part cela avait pris plusieurs mois. D’ailleurs ces mois me parurent être l’éternité. Finalement, nous fêtions notre première année d’union, puis notre seconde…
« Ezra… Hummm… Je ne m’attendais pas à tomber sur ta messagerie. Je suis dépourvue de tous mots. Je… hum. Je ne sais plus. Je ne sais pas trop quoi te dire. J’aurais aimé t’avoir directement au bout de la ligne. J’ai besoin de parler avec toi. Je ne me sens pas très bien…. » silence « J’aurais aimé que tu décroche, j’aurais adoré entendre ta voix. C’est important rappel moi. » Lullaby appuya sur la touche dièse du téléphone pour accéder au menu de la boitte vocale.
Pour valider appuyer sur 1, Pour réécoutez appuyer sur 2, pour recommencer appuyer sur 3,… Lullaby appuya sur 3. Elle se gratta la gorge, se concentra puis reprit :
« Ezra, J’ai quelque chose de très important à t’annoncer. Rappel au plus vite. » Elle valida. Lorsque j’eu ce message, lorsque j’entendis sa voix perturbée, pris d’angoisse je n’appelai pas. Je me précipitai au plus vite, direction sa demeure. Quand j’arrivai devant chez elle, je sonnai. J’étais pris par les plus grandes inquiétudes du monde. Jamais je n’aurais pensée à cette annonce. Elle me révéla son problème qui n’était pas sien mais notre.
« Ezra. Ah ! Comme je suis heureuse de te voir. Ah, comme je suis soulagée que tu ai fait si vite. Rentre, viens assis-toi » Je pris place au sein de son canapé. Je n’avais qu’une hâte, qu’elle me dise.
« La réponse est non. Je ne t’ai pas fait venir pour rien. J’ai réellement quelque chose à te dire. Je n’ai pas voulu attendre, j’ai préféré t’appeler et te dire de venir d’urgence… » Je ne pu m’en empêcher, je lui coupai la parole.
« Qu’y a-t-il Lulu ? Qu’y a-t-il de si urgent ? » Elle fit un silence de trente seconde à peu près, le temps de reprendre son souffle et de me dire de sa voix si fragile et éprouvante.
« Je suis enceinte. » Mon cœur s’arrêta de battre, non pas que je n’étais pas heureux. Mais cette nouvelle m’atteignait, je ne m’y attendais pas. Elle eu l’effet de surprise. Je me repris au plus vitre et m’empressa de gémir :
« Mais Lullaby, pourquoi tant d’angoisse, pourquoi tant d’hésitation ? C’est fantastique, nous allons avoir un bébé. Nous allons être parents. Nous allons former une famille. Je suis à cet instant l’homme le plus heureux du monde. »Un sourire se dessina le long de ses lèvres. Je la pris dans mes bras, nous nous embrassions et quelques mois plus tard elle accoucha. A l’unanimité nous décidions d’appeler notre petit garçon, Loby. Cette bouille d’ange avait conquis nos cœurs. Très vite, je m’étais rendu compte du bonheur que j’avais acquis grâce à eux. Grâce à Lullaby, mon opium, ma vie. Mais quoiqu’il arrive, peut importe notre lutte, la vie l’emporte toujours.
Un mois suivant l’accouchement. Alors que je me présentais à une audition pour travailler dans une agence de pub à New York, l’hôpital communal m’a laissé un message sur ma boite vocale.
« Bonjour Monsieur Anderson, ici le docteur Steward, je vous appel au sujet de votre épouse, madame Lullaby Anderson. Elle a été affecté à notre service il y à peine une demie heure ; et vous êtes convié à vous rendre au plus vite au service d’urgence de l’hôpital Buckerton. » Environ deux heures après, à la réception de ce message, je me pressai de me rendre au lieu mentionné. A mon arrivée, ce fut le docteur Steward qui me reçu. D’une voix embarrassée il m’annonça le décès de ma femme.
« Monsieur Anderson, prenez place, je vous en prie »…
« Un incident a été signalé il y a un peu plus de trois heures aux alentours de vote domicile. La forêt qui arborait votre jardin a pris feu. L’incendie s’est rependu sur plusieurs demeures, y compris la votre. Votre femme a été sauvé des flammes par les pompiers et reconduit au plus vite dans nos services. Par malheur, nous avons été incompétent, le cas de votre femme était le plus extrême... » J’explosai, des larmes coulèrent. Je ne pu les retenir. Je ne voulais pas les retenir. J’avais besoin de les montrer. J’avais besoin de relâcher toutes les souffrances qui m’envahissaient, toutes les peines encourues. Je cru mourir, je ne pensai y survivre. Je m’imaginais réellement fondre. Je n’avais qu’une envie, fuir. Courir loin, si loin qu’aucun de mes proches ne pourraient me retrouver. Alors que le docteur Steward poursuivait
«…Mes condoléances monsieur Anderson. », alors qu’il ne mentionnait aucunement la présence d’un bébé, âgé de trente jours, je devinai que celui-ci avait périt dans les décombres de l’incendie. Toutes ces pensées surgirent en même temps. J’étais oppressé, désemparé de toute puissance. J’étais seul, je me sentais abandonné. Je n’avais rien de mieux à faire que de courir vers l’aéroport. Je ne pris même pas le temps de passer à mon domicile. Je n’avais plus qu’une seule idée, m’envoler vers un « ailleurs », vers un lieu lointain qui ne pourrait me hanter plus qu’ici. Alors je pris le volant, je fis de nombreux excès de vitesse, je ne faisais qu’avancer. Je n’avais pas d’autre choix. Arrivé à l’aéroport je demandai un billet pour un pays très éloigné mais dont le départ était le prochain. Je n’avais aucune valise, je ne tenais à avoir aucun objet qui ne pouvait me référer à elle. Je ne voulais avoir aucun t-shirt symbolisant un souvenir passionnant de notre vie commune. Je ne sais même plus si la tristesse l’emportait sur la colère. J’étais énervé, comment avait-elle pu me quitter ? Me laisser ? Sachant que Lullaby, je vous l’ai dit, elle était ma vie. Je n’avais pas prévu qu’elle me quitte aussi précipitamment. L’avion me déposa en Californie. Mes comptes que mon père entretenait me permirent de m’offrir une villa à Los Angeles. Je m’y refuge dès qu’il m’en est possible. A présent l’obscurité fait parti de moi, je beigne dedans. Je suis impuissant et refuse de sortir de ce malheur où je me suis plongé. La solitude me convient. J’ai changé, je suis devenu violent, bien qu’elle ne soit pas le but, la violence est le moyen car j’ai perdu ma vie, Lullaby.