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Suis-moi je te fuis; Fuis-moi je te suis. (ivy+duncan)

 :: 

Area of Los Angeles

 :: Venice
Lun 8 Avr - 15:39



Les jours passaient et se ressemblaient désormais dans la vie de la jeune assistante d’édition. Pourtant quelque chose avait changé, enfin quelqu’un l’avait changé. Et cette personne n’était autre que l’une des personnes les plus riches et influentes de ce continent, monsieur Duncan Lockwood, PDG de Lockwood Inc. Excusez-la du peu. Il y a maintenant une semaine que la jeune femme n’avait plus entendu parler de lui, et c’était un choix. La dernière fois qu’ils s’étaient rencontrés, dans un café de Santa Monica, leur discussion avait été quelque peu mouvementée. En effet, si Ivy n’était pas certaine que ces rumeurs de maniaque du contrôle était fondée, elle en était désormais sûre. Et elle avait de lourds indices. Le fait qu’il sache pratiquement tout de sa vie, où elle travaillait, où elle habitait, il la forçait à manger, il lui laissait entendre qu’il aimerait travailler avec elle pour ensuite l’éconduire avant même qu’elle n’ait eu le temps de lui faire des avances –chose qu’elle n’aurait certainement jamais osé faire, même si elle s’était autorisé une petite phrase ambigüe- bref, cet homme était un mélange de sentiments confus qu’elle n’avait su déchiffrer. La jeune femme sentait bien que si elle s’y aventurait d’ailleurs, elle pourrait ne pas en sortir indemne. Il semblait avoir de lourds secrets à cacher. C’était donc pour cette raison qu’Ivy n’avait en aucun cas souhaité recevoir d’appels de cet homme. Mais quelle idiote faisait-elle pour penser que cela l’arrêterait ? Elle avait donc reçu un colis directement chez elle, contenant un livre. Son livre favori, avec un mot, qui lui demandait de s’excuser. Mais la jeune femme n’avait pas daigné répondre et avait fait la morte. Pour le moment, tout était trop confus dans son esprit, pour se laisser aller à tenter de comprendre une autre personne qu’elle-même.

Et puis ce n’était pas tout. Duncan Lockwood l’avait embrassé. Après lui avoir fait gentiment comprendre qu’elle ne l’intéressait pas, cet homme l’avait suivi jusque son domicile pour la mettre en garde, avant de coller ses lèvres contre celle de la jeune femme dans un chaste baiser –qu’elle n’avait pas refusé bien entendu- et de disparaitre sans un mot de plus, laissant Ivy-Skye seule et perdue sur le trottoir, complètement bouche bée. Le souvenir de cet instant réapparu pour la millième fois dans son esprit rêveur.

f l a s h b a c k
« Je crois que je vous dois une explication mademoiselle Harper. » La jeune femme se retourna assez brutalement, prise de court et ne s’attendant surtout pas à ce que Lockwood se trouve juste derrière elle, la proximité ajoutée à cela, elle ne put s’empêche de planter son regard dans les yeux perçants de son interlocuteur. Mais sa mine renfrognée et contrariée était toujours présente, elle lui en voulait toujours. « Je suis venu vous dire que vous avez tort sur toute la ligne Ivy, je n'ai jamais dit que vous ne me plaisiez pas. Je vous ai mis en garde contre moi, contre cette part d'ombre en moi que même le plus adroit des paparazzis ne connait pas. Croyez-moi si vous êtes aussi intelligente que je ne le crois, vous resterez éloigné car je ne pourrais résister éternellement à cette envie de vous posséder. » Très bien, maintenant comment était-elle censé réagir ? Sans s’en rendre compte, elle commença à se mordiller les lèvres, ce qui pouvait également être un signe de perplexité chez elle. Et alors qu’elle s’apprêtait à reprendre la parole dans le seul but de lui lancer une remarque cinglante, il l'attira contre lui et pressa ses lèvres contre les siennes, un baiser chaste et contenu qui l’étonna plus qu’autre chose. « Appelez-moi si vous êtes prête à vous passer de fleurs et de chocolats. Voici mon numéro personnel. » Sans qu’elle n’ait alors le temps de répondre, le jeune homme d’affaires fit volte-face et regagna son véhicule.

f i n

Un bruit sourd la sortit immédiatement de ses pensées. Jameson. Bien entendu, qui d’autre ? Le patron de la CWE était posté face à son bureau, un regard équivoque. Ivy identifia le bruit comme étant une pile de paperasse qui avait atterri sur son bureau.

- Comment allez-vous aujourd’hui Ivy ? Je vous trouve légèrement perdue dans vos pensées. Un petit-ami ? Vous savez.. susurra-t-il en posant les deux poings sur le bureau de la jeune femme et rapprochant son visage du sien, si bien qu’elle pouvait sentir son souffle. Ceci la répugna et elle recula tant bien que mal, sans trop lui montrer qu’il la dégoûtait. Avoir un petit ami, bien, mais il ne faut pas que cela empiète sur votre travail… Ou bien, vous pouvez trouver une personne vous comprenant, ayant le même rythme que vous. Pour cela, il vaudrait mieux chercher dans l’enceinte de l’établissement.
- Aucun homme ne partage ma vie, monsieur Jameson, et c’est par choix. Le ton de sa voix avait été assez sec. Sur ces paroles, la jeune femme se leva brusquement, ce qui obligea son patron à se redresser. Elle saisit la pile qu’il avait soigneusement posé sur son bureau –ironie, puis elle se dirigea vers une autre pièce, loin de cette immonde personne.

Ensuite, l’assistante retourna à ses propres occupations, sans se soucier de l’heure. Mais alors qu’elle se trouvait à son bureau, tapant un résumé à l’ordinateur, elle entendit une voix familière du côté de l’accueil. Merde. Non, pas possible, qu’est-ce qu’il faisait ici ? Prise de panique, Ivy ferma son dossier, sans oublier de l’enregistrer et ce dirigea vers la pièce consacrée au personnel, où ils pouvaient prendre le café et discuter s’ils avaient une pause. Pourvu qu’il ne soit pas là pour elle. Peut-être avait-il quelque chose à régler ici et ce n’était qu’une simple coïncidence, il serait reparti d’ici cinq minutes et elle pourrait retourner à son travail. Seulement, son patron l’avait vu s’esquiver, et ce n’était pas l’heure de sa pause. Oups, elle allait avoir des soucis.

- Désolé monsieur Jameson, je sais que ce n’est pas l’heure de ma pause, mais je comptais vous préparer un café. Vous pouvez retourner à votre bureau je vous l’apporte dans cinq minutes.
- Ce n’est pas de café dont j’ai envie en ce moment Ivy.
- Euhm. Très bien, je vais retourner à mon bureau dans ce cas.

Là, c’était chaud. Et pas dans le bon sens du terme. Ce type était vraiment tordu. Il ne comprenait apparemment pas le sens du mot « non ». Ivy prit bien soin de faire le tour de la table pour l’éviter en regardant le sol, mais il la saisit par le bras l’obligeant à s’arrêter et il lui souffla dans l’oreille. « Un jour, vous céderez mademoiselle Harper. » Ivy écarquilla les yeux, mais ce n’était pas à cause de ce que ce sale type venait de lui dire, mais plutôt parce qu’elle aperçut Duncan à travers la baie vitrée qui donnait sur les bureaux. Lorsqu’il jeta un regard froid sur elle, ses veines se gelèrent. Il avait l’air de vraiment lui en vouloir de ne pas avoir donné de nouvelles. En déglutissant comme elle le pouvait et sans répondre, Ivy se dégagea de l’emprise de Jameson et se dirigea prudemment vers Lockwood, qui semblait plus que tendue.

- Bonjour.. Qu’est-ce que vous faites ici ?

Mais alors qu’elle pensait qu’il se dirigeait dans sa direction, Duncan la dépassa, et ne lui adresse même pas la parole. Apparemment ce regard glacial ne lui était peut-être pas destiné.
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Lun 8 Avr - 20:25
Suis-moi je te fuis; Fuis-moi je te suis.

Suis-moi je te fuis; Fuis-moi je te suis. (ivy+duncan) Mr35ae

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Lun 8 Avr - 23:02



« Que ces mots vous apportent la part de rêve que je ne peux vous offrir. En m'excusant d'avoir été une telle déception pour vous. D.» Accompagné du livre préférée de la jeune femme, ce mot voulait dire beaucoup de choses. Et surtout apportait son lot de question en plus. Comment savait-il que ce livre comptait beaucoup aux yeux d’Ivy. Combien valait-il. Parce qu’à ce que Ivy pouvait en juger, il ressemblait à une édition originale, et la dernière fois qu’elle avait recherché un de livres sur le net par curiosité, la version la moins chère montait à des milliers de dollars. Mais bon, ceci n’était sûrement rien pour le PDG, ça devait être un montant minime, comme lorsque la jeune femme décide d’aller s’acheter un café au Starbucks du coin. Et encore qu’elle trouve ça cher. Levant les yeux au ciel en consultant le vieux livre, la jeune femme le déposa sur le plan de travail central de l’appartement et l’y laissa toute la semaine sans le regarder. Il fallait toujours qu’il en fasse trop alors. S’il pensait pouvoir se faire pardonner en lui offrant des cadeaux hors de prix, il se mettait le doigt dans l’œil, bien au contraire, il ne faisait que la vexer un peu plus, en laissant penser qu’elle était aussi superficielle que ça. Non mais. Ivy-Skye Anastasia Rose Harper n’accepte pas de se faire acheter. Surtout quand on joue à la girouette avec elle.

Ce mardi était donc une journée comme une autre, Ivy vaquait à ses occupations habituelles, et subissait également les remarques quotidiennes de son patron. Franchement, si elle n’avait pas autant aimé son stage, et le fait d’avoir le droit à beaucoup de liberté et de responsabilités, elle serait déjà sûrement partie. Supporter Evan Jameson devenait difficile, surtout quand elle sentait son avenir menacé par ses refus répétitifs d’avoir des relations autres que professionnels avec lui. Maintenant, elle voulait bien croire les paroles de Duncan la semaine dernière. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle envisageait une seconde d’avouer qu’il avait raison. Plutôt subir ces remarques déplacées un peu plus longtemps. Concentrée sur son résumé, Ivy mit quelques secondes à reconnaître cette voix terriblement sexy, dont elle avait rêvé jour et nuit depuis ce fameux rendez-vous. Son cœur eut un raté en comprenant ce que cela impliquait. Duncan Lockwood était présent sur son lieu de travail et bien qu’elle l’aurait espérer, il ne venait sûrement pas pour visiter les locaux. Prise au dépourvue et paniquée, Ivy se rendit dans la salle de repos, en espérant qu’il ne chercherait pas plus que ça à savoir où elle était. Grosse erreur quand on sait de qui il s’agit. Lockwood aurait même était capable d’aller vérifier dans les toilettes féminines si elle ne s’y trouvait pas (hs : je l’imagine tellement, lol) Mais Jameson avait encore de la suite dans les idées puisqu’il entra à l’intérieur de la salle de repos quelques secondes après Ivy et cette fois, il se montra un peu plus clair que précédemment. Mais Ivy ne se laissa pas faire une fois de plus et tenta d’échapper à la proximité en contournant la table.

Ce qu’il se passa par la suite ne prit que quelques secondes et Ivy eut du mal à analyser la situation. Jameson qui la coince, Lockwood qui assiste à la scène, Harper qui se dégage et tente de faire diversion en demandant à Duncan ce qu’il fait ici, un chuchotement entre les deux hommes, un craquement et quelques employés qui s’arrêtent pour assister à la scène. Durant ces quelques secondes ou minutes, la jeune femme fut incapable de bouger. Lorsque son patron quitta la pièce, il n’adressa même pas un regard à son assistante. Autant dire que là, Ivy était un mélange d’émotions qui ne demandait qu’à exploser. Terreur, colère, incompréhension, et puis le désir qui passait par là, bien qu’elle ne sache pas exactement qu’elle était son rôle en cet instant précis. Cet homme qu’elle n’avait rencontré que trois fois dans sa vie, venait de casser le poignet de son patron parce qu’il lui faisait des avances, il connaissait son adresse, son numéro de téléphone, son livre préféré et beaucoup de choses sur elle. Aujourd’hui, alors qu’elle n’avait pas terminé de travailler, il lui rendait visite sur son lieu de travail pour une raison inconnue. Très bien, là, c’est flippant. Lorsque le jeune homme fit volte-face pour se diriger vers elle, la jeune femme recula machinalement.

- Je voulais simplement...

Mais il ne s’en sortirait pas comme ça. Ivy prit place sur la chaise derrière son bureau en reculant, elle sentait ses jambes fléchirent sous son poids. Elle se moquait des gens qui pouvaient bien l’entourer. Mais bizarrement, lorsque Duncan était revenu dans la pièce principale, toutes les personnes aux alentours avaient déserté.

- Vous vouliez quoi, Duncan ? Venir me dire bonjour. Ou plutôt m’interrompre dans mon travail. Parce que vous devez aussi savoir que je ne finis ma journée qu’à 17H30. DONC, je suis censée écrire mes résumés à cette heure-ci, bien que je ne pense plus devoir m’atteler à cette tâche, puisque maintenant que vous venez de briser le poignet de mon patron devant des employés, je doute d’avoir toujours le poste. Qu’est-ce que c’est que ça ? Sérieusement, là je suis épuisée. Epuisée de chercher à comprendre ce que vous attendez de moi. Je vous plais, apparemment, mais nous ne pouvons pas être ensemble, vous l’avez dit vous-même, je dois m’éloigner de vous, et quand j’ai le malheur de vous, vous m’harceler pour que je vous donne de mes nouvelles. Je n’ai pas le droit aux fleurs et aux chocolats, mais j’ai le droit à une édition originale de mon livre favori ? Vous êtes contradictoire, arrogant, bien trop sûr de vous, maniaque du contrôle, possessif. Et pourtant je n’arrive pas à m’éloigner..

La dernière ne fut que souffler, si bien qu’il ne pouvait pas entendre distinctement qu’elle avait dit. La jeune femme posa un de ses coudes sur le bureau pour tenir sa tête qui lui semblait si lourde dès à présent.

- Pourquoi faites-vous tout ça, monsieur Lockwood. Je suis certaine que n’importe quelle femme serait apte à répondre à chacun de vos désirs.
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Mer 10 Avr - 19:51
Suis-moi je te fuis; Fuis-moi je te suis.

Suis-moi je te fuis; Fuis-moi je te suis. (ivy+duncan) Mr35ae

Confortablement installée derrière son bureau, Ivy-Skye livrait sans doute la tirade la plus longue qu’on ait faite à Duncan. Rares étaient les fois où on se permettait de le critiquer ouvertement, plus depuis une bonne dizaine d’années, tout du moins ; seul ses parents le brusquaient un peu pour lui mettre du plomb dans la cervelle lorsqu’il déconnait à plein tube. L’entrepreneur était silencieux. Mieux valait ne pas l’irriter d’avantage, il savait que malgré son habilité à maitriser toute situation il fallait savoir faire table rase quand une femme sortait les crocs de la sorte, dans le cas de mademoiselle Harper c’était plus chaudement recommandé encore. Mais au fond de lui, chacun de ses mots le blessaient, c'était comme si on lui plantait lentement une lame en acier dans l'artère. Ce qui lui servait de cœur, cet organe passé souvent au dixième plan, se remémorait ce que ça pouvait faire de ressentir autre chose que de la colère.

Duncan fut surpris par ce discours plaintif de la part de la jeune femme. Il venait de casser volontairement le poignet de son supérieur et elle ne l’avait même pas mentionné. Même si elles avaient choisi leur condition chaque maîtresse qu'il avait eu par le passé avait toujours eu du mal avec ce côté si sombre et malsain de la personnalité de Lockwood, cette violence profondément ancrée en lui. Elle s’inquiétait pour son avenir dans l’entreprise et c’était normal, qui ne l’aurait pas été à sa place ? Ce qu’Ivy ignorait c’était que son interlocuteur aurait pu faire tout ce qui lui chantait ici sans qu’elle n’en subisse les conséquences. Le silence se payait en billets verts et dans le pire des cas s’il devait en venir à racheter la CWE, il le ferait sans hésiter. Jameson, lui n’oserait pas défier l’homme qui l’a brisé pour une cause qui ne le concernait pas totalement. Pour mettre un terme aux craintes de son interlocutrice, il décida d’abattre sa carte maîtresse : l’étalage de son pouvoir.

- Croyez-moi vous travaillerez pour la CWE pendant tout le temps que ça vous chantera, je n’ai qu’un coup de fil à passer, fit-il remarquer sur un ton clairement narquois. D'ailleurs, peut-être devrais-je le faire immédiatement, car il semble que ce porc en ait après votre charmant fessier.

Il arqua légèrement un sourcil tout en la sondant du regard. Les traits du visage de la jeune femme restaient désespérément fermés. Quand allait-elle enfin comprendre qu'aussi excessif étaient ses actes, il ne cherchait que la protéger de Jameson? Provocateur, il sortit son iphone de la poche de sa veste et fit mine de composer un numéro. La réaction ne se fit pas attendre et Ivy-Skye s'empara du précieux mobile sur lequel elle pouvait lire les mots suivants:

« Vous êtes si prévisible Ivy. »

A la vue de sa mine outrée, Duncan lui adressa un sourire moqueur qui ne manquait pas de le rendre terriblement sexy. Il aimait cette petite mine renfrognée qui faisait tout le charme de la jeune assistante d'édition. C'est dans ces moments de taquinerie non dissimulée qu'il paraissait vraiment son âge et non un homme avoisinant la quarantaine avec son lot de discours moralisateurs et ses réactions chevaleresques face aux jeunes brunes en détresse. Une jeune femme assez frêle dépassa la tête par la porte, visiblement elle était la seule à s'inquiéter du sort de sa collègue. Lorsque son regard croisa celui de Lockwood, elle rosit. Elle parvint toutefois à décoller ses yeux de l'apollon grec qui lui faisait face et demanda timidement à Ivy si tout allait bien. Duncan leva alors les yeux au ciel tandis que son interlocutrice la rassurait.

- Serait-ce abuser de vous de vous demander un expresso et un English Breakfast Tea? Mademoiselle Harper et moi-même risquons d'en avoir pour un moment – il lança un regard suggestif à la concernée puis reporta son attention sur la sympathique intruse. Mettez le sachet de thé dans une coupelle à part. Vous serez gentille.

C'était plutôt gonglé de sa part d'agir ainsi mais à dire vrai Lockwood s'en fichait. Après que la jeune femme eut quitté la pièce, il reporta son attention sur la charmante brune qui lui faisait face.

- Reprenons. Vous savez pertinemment pourquoi j'agis ainsi. A vingt-trois ans, je pense qu'une jeune femme est tout à fait capable de comprendre que lorsqu'un homme insiste comme moi ou Jameson, il veut plus qu'un café. La différence c'est que moi, je n'ai pas besoin de vous forcer à quoi que ce soit, vous me désirez. Et ce qui est problématique c'est que je n'arrive pas à me tenir éloigné de vous. Alors ne faites pas comme si ma venue ici vous rendait indifférente, dès que je serais parti vous vous précipiterez pour appeler votre meilleure amie. N'ai-je pas raison?

Voyant la belle Ivy s'empourprer légèrement tandis qu'elle lui répondait de façon relativement confuse, l'entrepreneur décida de profiter de cette faille pour lui faire une proposition qui le surprit allant à l'encontre de tous les principes sur lesquels il avait fondé ses relations jusqu'à présent: tenter l'expérience avec une personne qui n'était pas de son univers.

- Je vous donne toutefois raison sur un point: bon nombre de femmes seraient prêtes à exécuter tous mes désirs les plus fous, mais le prix à payer n'est pas donné à toutes. J'aimerai que vous soyez la différence qui les mettra au silence quelques temps. Le fait est qu'il y a ce magnétisme entre nous qui fait qu'aucune autre ne me comblerait autant même si vous semblez si inexpérimentée en matière de relations.

Il ne disait pas cela pour la blesser, ni pour se moquer d'elle, il en avait simplement l'intime conviction et c'est ce qui faisait qu'il hésitait à lui proposer plus qu'une relation cordiale avec de banales conversations sur la pluie et le beau temps.

- Au fait j'espère que le livre que je vous ai envoyé vous a plu.
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Dim 14 Avr - 18:09


Ivy-Skye et Duncan n’avaient pas beaucoup de points en commun. Il était orphelin, élevé par une famille riche, et son caractère était des plus difficiles à vivre, imprévisible, maniaque, sombre, brisé. Cet homme était un vrai casse-tête, contrairement à Ivy, qui elle avait vécu dans une famille unie, croyante et avec des règles assez strictes. Son quotidien était assez répétitif : école, devoirs, piano, danse et église. On oublie les garçons, on oublie les sorties. En ce qui concerne son caractère, on pouvait la décrire comme étant une jeune femme assez simple, prévisible, douce et souriante mais surtout très rêveuse et réservée. Une seule chose unissait ces deux personnes, leur envie irrésistible de se découvrir, et cette force qui les attirait l’un à l’autre qu’aucun n’arrivait à comprendre. Duncan faisait perdre tous ses sens et toutes ses convictions à la jeune femme. Elle avait la tête qui tournait rien qu’à penser à toutes ces choses compliquées qu’il pouvait bien cacher, mais elle ne pouvait s’empêcher de vouloir découvrir pourquoi il agissait de la sorte. Et puis surtout, il lui faisait oublier toute ces choses que sa mère lui avait rabâchées lorsqu’elle était adolescente, et qu’elle avait fini par croire à la fin. « L’amour, c’est quelque chose d’unique, il faut que tu saches trouver la bonne personne avec qui tu voudras passer le reste de tes jours, et surtout ne t’offrir à personne avant d’en être bien sûre. » Vous l’aurez donc compris, dans ce combat de force, nous avons Duncan Lockwood, le collectionneur de conquêtes brisé, et Ivy-Skye Harper, l’innocente et naïve romantique. Difficile de les concilier.

Et voilà qu’en plus de tout cela, ce dernier tentait de la corrompre. Que comptait-il faire pour lui permettre de garder son poste au sein de la CWE ? La jeune femme se doutait bien qu’il ne comptait pas amadouer le grand patron, mais plutôt user de son influence et de sa richesse pour convaincre. Et il en était absolument hors de question. Comment pouvait-il penser une seule seconde que la jeune femme serait d’accord pour une chose pareille. Alors lorsqu’il dégaina son portable de sa poche pour tenter quelque chose, Ivy s’empressa de le lui arracher des mains. Et après lui avoir lancé un regard qui en disait long sur ce qu’elle pensait de son comportement, elle inspecta le mobile où était inscrit un message. « Vous êtes si prévisible Ivy. » Il se moquait d’elle. Ivy en resta bouche bée, mais après tout, lorsqu’elle remarqua ce sourire moqueur sur son visage, qui lui donnait un air d’enfant, elle ne put s’empêcher de lui sourire en retour, sincèrement et non ironiquement pour la première fois je pense.

- Très bien Lockwood, quand vous aurez terminé de jouer avec mes nerfs, peut-être pourrions-nous discuter de la raison de votre venue.

C’est ce moment-là qu’Eleanor, sa seule amie au sein de la CWE, choisit afin de prendre des nouvelles d’Ivy. Et c’est aussi à ce moment précis qu’Ivy se rappela qu’il y avait des personnes autour d’elle, et que non le monde ne s’était pas arrêter de tourner. Il y avait des témoins de la scène et elle serait bientôt la petite qui avait fait virer le boss. Pourtant, pour le moment, tout cela lui était égal, parce que lorsqu’elle se trouvait en présence de Duncan, c’était l’impression qu’elle avait. Que le monde avait cessé de tourner et qu’il n’y avait plus qu’eux au monde.

- Tout va bien Lea, je dois discuter avec monsieur. On se voit demain ?
- Serait-ce abuser de vous de vous demander un expresso et un English Breakfast Tea? Mademoiselle Harper et moi-même risquons d'en avoir pour un moment. Mettez le sachet de thé dans une coupelle à part. Vous serez gentille.

Eleanor hocha la tête à la fois pour répondre à son amie, mais aussi pour Duncan. Ivy avait la folle envie de faire remarquer au jeune homme qu’effectivement, c’était abusé de demander ce service à Eleanor, mais elle commençait à connaître son fonctionnement –tout du moins une partie- et elle se doutait que cela ne lui plairait pas. Et puis de toute manière, Eleanor ne voudrait pas refuser quoique ce soit à Duncan, personne ne le pouvait, pas même Ivy. Dans un élan de compréhension, Ivy ravala donc ses paroles et écouta ce que Duncan avait à lui dire.

- Oui, euhm, non. C’est-à-dire que moi-même, je suis un peu perdue.. Et..


Le jeune homme ne lui laissa pas le temps de conclure sa phrase, et tant mieux à vrai dire puisqu’elle n’aurait sûrement jamais réussi à la terminer, trop troublée par ce bel étalon, qui était clairement en train de lui faire des avances, à elle, Ivy-Skye Anastasia Rose Harper, vingt-trois ans, vierge et innocente jeune femme.

- Inexpérimentée est peu dire.. répondit-elle en s’empourprant de plus belle. S’il n’avait pas compris et qu’il lui demandait d’approfondir, elle irait sûrement se cacher sous le bureau. Elle faisait évidemment allusion au fait qu’elle soit vierge. Tous ces sentiments que je ressens en votre présence sont totalement inédits pour moi, cette tension, cette électricité, tout cela me trouble et c’est en parti à cause de cela que je vous ai évité toute cette semaine. Toutes vos relations sont sûrement des femmes mûres, qui ont de l’expérience et sont en quelque sorte à votre disposition. Je ne suis pas certaine de pouvoir suivre, et être comme elles. Vous leur demandez de se cacher, je suppose, comme aucune d’entre elles n’apparaît dans les tabloïds, elles sont des objets. Je n’en suis pas un. Une exception ? Une exception qui ressemble à des fleurs et des chocolats? demanda-t-elle sur un ton innocent, avec un petit sourire en coin.

Eleanor entra de nouveau dans la pièce, chargée du café et du thé que Duncan lui avait demandé. Tout en s’empourprant, elle se dirigea vers le bureau d’Ivy pour les déposer, lança un regard discret à Duncan puis Ivy après avoir souhaité une bonne fin de journée à eux deux, se précipita vers la sortie. Ivy la remercia puis s’attela à la mise en place de son thé, tout en exécutant consciencieusement son petit rituel.

- Ah.. Oui, le livre.. C’est-à-dire que j’ai évité de le feuilleter, pour ne pas qu’il me rappelle trop ce rendez-vous de la semaine dernière. Mais en tout cas, merci beaucoup, je suis touchée de l’attention. Toutefois, je préférerais vous le rendre, ce livre vaut sûrement une fortune, et je ne suis pas très à l’aise avec les cadeaux de cette valeur..
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Jeu 18 Avr - 20:45
Suis-moi je te fuis; Fuis-moi je te suis.

Suis-moi je te fuis; Fuis-moi je te suis. (ivy+duncan) Mr35ae

Plus Ivy-Skye perdait pied, plus la satisfaction de notre maniaque du contrôle ne cessait de s'accroitre. Ses mots, ses sous-entendus à peine voilés, ses jeux de regard... tout chez lui semblait perturber au plus profond d'elle-même la jeune femme, qui rougissait d'avantage à mesure que la conversation prenait un tournant des plus inconvenants. Duncan et Ivy basculaient lentement vers un terrain sur lequel elle semblait mal à l'aise. Pourtant l'assistante était très belle, une beauté sans nul besoin d'artifices, et nul doute que sa matière grise aura fini de faire tourner les têtes autour d'elle si sa plastique ne suffisait pas ce qui était tout bonnement impossible si on faisait preuve de goût, conclut-il intérieurement. Cette image donna la nausée à Lockwood qui réprima ces images désagréables dans un recoin de son esprit tordu. Elle serait à lui seul.

Comment au jour d'aujourd'hui pouvait-elle faire encore preuve de tant de naïveté? Comment pouvait-elle être encore être si rattachée à cette innocence propre à l'enfance? Sans doute les fruits de cette éducation très stricte qu'elle avait reçu. Le fruit des recherches de Duncan l'avait en effet conduit à savoir que la réservée mademoiselle Harper avait été élevée au sein d'une famille croyante, qui à contrario de beaucoup de foyers à travers le monde, respectait chacun des préceptes qui lui était imposée, quel qu'il soit. Une enfance si sage avait fait de la jeune femme une proie rêvée pour celui qui à ses heures perdues, se révélait être le mal incarné, tant par son rapport brutal à l'autre qu'à son envie irrépressible de la contrôler totalement tel un vulgaire pantin. Bien entendu, les maîtresses de Lockwood avaient accepté cette part de lui, la plupart s'étaient même surprises à apprécier ces fantaisies malsaines mais aucune d'entre elles n'était sortie indemne de sa relation avec lui. L'erreur à ne pas commettre avec Duncan, bien avant celle de lui désobéir, était de tomber amoureuse de lui, exiger plus de cette relation purement physique qu'ils entretenaient le week-end. Et c'était toujours à cet instant que ça coinçait. Duncan ne voulait pas de relation traditionnelle. Peut-être était-ce trop de demander à Ivy de lui sacrifier cette part d'inconnue qu'elle avait encore en elle, tout en sachant qu'il ne lui donnerait jamais rien de plus? Chassant cette idée de sa tête, il arqua les sourcils tandis que la jeune femme évoquait son inexpérience. Qu'entendait-elle par là? Loin de s'imaginer qu'elle était vierge, le PDG l'imaginait avoir eu peu de relations, une ou deux tout au plus, des relations sans véritable attraction.

« Tous ces sentiments que je ressens en votre présence sont totalement inédits pour moi, cette tension, cette électricité, tout cela me trouble et c’est en parti à cause de cela que je vous ai évité toute cette semaine. Toutes vos relations sont sûrement des femmes mûres, qui ont de l’expérience et sont en quelque sorte à votre disposition. Je ne suis pas certaine de pouvoir suivre, et être comme elles. Vous leur demandez de se cacher, je suppose, comme aucune d’entre elles n’apparaît dans les tabloïds, elles sont des objets. Je n’en suis pas un. Une exception ? Une exception qui ressemble à des fleurs et des chocolats?  »

Le regard de Duncan resta impassible à ces derniers mots. Non, elle n'aurait rien de ce goût là, pas avec lui tout du moins. Il avait tout de l'attirail du boyfriend idéal: beauté, intelligence, sensualité, tenacité, ambition, richesse. Mais tout ceci n'était qu'apparences. Le regard innocent de la charmante assistante lui fit toutefois esquisser un sourire.

- Non pas de fleurs et de chocolats, c'est mon dernier mot. Je ne suis pas de ce genre d'homme à qui on passe les menottes – son sourire s'élargit à l'idée que cette phrase à double-sens ne pouvait être comprise que de lui - Mais si vous choisissez de m'appartenir, il n'y aura que vous le temps que cette relation durera. Encore une fois vous avez le choix. Mais mettons les choses au clair: je ne vous demanderai jamais d'être comme les femmes qui ont traversé ma vie. Chacune d'elle avait sa personnalité, vous également. J'ai plus d'une femme brillante dans mes conquêtes, j'ai d'ailleurs aidé certaines à financer leurs études. Je ne suis pas un saint, je l'admets mais mon statut a quelques avantages qui leur étaient profitables pour mener à bien leurs projets de vie – il adressa à la jeune femme un sourire en coin – même si je sais que ce n'est pas un argument avec vous mademoiselle Harper, conclut-il tout en levant légèrement les yeux au ciel d'un air exaspéré. Il fallait le dire: Ivy lui donnait du fil à retordre en la matière et le livre qu'il lui avait offert ne ferait sans doute pas exception.

La jeune employée de la CWE, à qui il avait demandé de ramener des boissons chaudes, revint enfin avec les précieux breuvages encore fumants. Le tout était disposé sur un plateau parfaitement organisé, ce qui lui conférait des prédispositions au métier de secrétaire, et au grand contentement de Duncan rien ne manquait. Pour un peu, il l'aurait débauchée pour travailler chez Lockwood Inc tant il était rare de trouver des salariés si consciencieux actuellement. Mais là n'était pas le sujet. Aussi vite qu'elle fut venue, la jeune employée quitta le bureau non sans lui avoir lancé un bref regard. Sans doute comme beaucoup d'autres, le trouvait-elle à son goût mais en cet instant T, rien ne détournerait l'entrepreneur de son objectif premier: convaincre son interlocutrice.

Il s'empara de sa tasse de café après y avoir ajouté un demi carré de sucre. Il touilla la cuillère dans sa tasse afin de mélanger le tout tandis que la belle Ivy lui avouait avoir seulement feuilleté le livre qu'il lui avait offert et souhaitait lui rendre – la sotte. Le regard de Duncan devint alors aussi noir que son breuvage.

- Je comprends votre point de vue mais croyez-moi « cette valeur » comme vous dites ne représente pour moi. Mon entreprise génère bien assez d'argent pour que je puisse offrir ce que bon me semble à qui me chante. La seule valeur qui compte c'est l'effet que ce livre a sur vous, ces souvenirs qu'ils vous remémorent.

Il était impossible de discuter avec lui sur ce point: en bon maniaque du contrôle qu'il était il détestait qu'on refuse ses cadeaux. Si Harper s'essayer à contester, sans doute les cinquante nuances vivoteraient-elles de plus belle. Afin de détendre l'atmosphère, il lança avec une moue:

- J'aurais espéré que notre rendez-vous ait été un bon souvenir pour vous.

Ca il savait y faire: manipuler afin d'obtenir ce qu'il voulait. Cette moue sexy l'avait aidé à apprivoiser les plus tenaces des proies. Ivy n'y ferait pas exception. Il lui faisait de l'effet et jouait avec délectation sur ce tableau. Les joues de la jeune femme s'empourpraient à mesure qu'il s'approchait d'elle d'un pas félin, son regard braqué sur elle. Une fois à quelques centimètres d'elle, il effleura sa joue. Il sentit le corps de l'intéressée se raidir, sans doute en proie à un mélange et peur et d'excitation face à ce rapprochement physique soudain. Il passa une mèche de cheveux de mademoiselle Harper derrière son oreille tandis que son visage se rapprochait d'elle dangereusement. Elle pouvait à loisir lire dans ses yeux ces étranges nuances qui animaient sa vie. Là sans prévenir il commença à lui mordiller doucement l'oreille avant de lui souffler les mots suivants:

- Pour moi ça l'a été.

Sur ces mots, les lèvres de Lockwood descendirent légèrement dans la nuque de la jeune femme. Il commença à l'embrasser par à coup afin de susciter chez elle un trouble qu'elle ne pourrait réprimer. Il s'infligeait au passage le contre-coup de ce manège, l'odeur de la peau d'Ivy était si exquis que le sex addict qu'il était avait du mal à contenir ses plus noires pulsions. Satisfait de l'effet qu'il produisait sur le fruit de son désir, il recula légèrement et la contempla avec un éclat de malice dans le regard. La vision qu'il avait d'elle était jouissive. On pouvait lire la confusion dans ses yeux noisette.

- Mais je suppose que ce ne sera pas le dernier que j'aurais avec vous. N'est-ce pas Ivy? Rajouta t-il tandis qu'il portait à ses lèvres son café afin d'en boire quelques gorgées sans la quitter du regard.
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Lun 22 Avr - 14:31

Difficile de rester concentrée et d’aplomb devant un homme d’une telle assurance et arrogance. Ivy-Skye avait déjà des difficultés à s’exprimer devant un public, mais elle avait surtout l’impression en ce moment-même qu’il aurait été plus simple de convaincre un congrès de centaines de personnes, plutôt que de prendre la parole face à Duncan Lockwood. Plus le fil de leur conversation avançait, plus la jeune femme évitait tout contact, de peur de s’enflammer, de perdre le contrôle. Elle évitait même de le regarder dans les yeux. Les sentiments qu’elle pouvait ressentir ne faisait que rendre la confusion plus intense, et puis ce sentiment que si elle craquait, elle basculerait ensuite dans une histoire compliquée dont elle ne ressortirait pas indemne. La solution la plus simple serait sûrement de le laisser, là, et de tourner la page sans se poser de questions, et surtout sans chercher à en savoir plus sur cet homme mystérieux. Mais nul ne doute que Duncan ne lâcherait pas l’affaire aussi simplement. La preuve tout au long de cette semaine, durant laquelle il n’avait cessé de donner des coups de fil à la jeune assistante qui restèrent sans réponse, sans compter ce livre magnifique qu’elle avait reçu de la part de l’homme de main de Duncan.

Mais alors, comment se sortir de cette histoire. Lui-même lui confirma qu’elle n’obtiendrait jamais de sa part, ni fleurs, ni chocolats. Cela signifiait clairement qu’une relation lambda ne l’intéressait pas du tout. Pourtant, Ivy n’arrivait pas à comprendre clairement ce que le jeune homme pouvait bien désirer. L’idée que Duncan se faisait d’une relation ressemblait sûrement à une sorte de fille qui serait à sa disposition lorsqu’il le voulait, peu importe l’heure ou l’endroit, mais surtout une femme qui serait des plus discrètes et qui n’aspirerait en aucun cas à devenir la future Madame Lockwood. Pourtant, bien qu’elle ne pensait pas une seule seconde pouvoir et surtout vouloir devenir une future femme de PDG, Ivy était une femme très romantique et fleur bleue, ce qui était dû au fait qu’elle n’avait encore jamais eu de relation avec un homme.

- Non pas de fleurs et de chocolats, c'est mon dernier mot. Je ne suis pas de ce genre d'homme à qui on passe les menottes – son sourire s'élargit à l'idée que cette phrase à double-sens ne pouvait être comprise que de lui - Mais si vous choisissez de m'appartenir, il n'y aura que vous le temps que cette relation durera. Encore une fois vous avez le choix. Mais mettons les choses au clair: je ne vous demanderai jamais d'être comme les femmes qui ont traversé ma vie. Chacune d'elle avait sa personnalité, vous également. J'ai plus d'une femme brillante dans mes conquêtes, j'ai d'ailleurs aidé certaines à financer leurs études. Je ne suis pas un saint, je l'admets mais mon statut à quelques avantages qui leur étaient profitables pour mener à bien leurs projets de vie – il adressa à la jeune femme un sourire en coin – même si je sais que ce n'est pas un argument avec vous mademoiselle Harper.

- Oh, je suis flattée que vous daigniez m’accorder le privilège de ne pas être avec un homme polygame. Bien que tout cela soit logique pour ma part, nous ne devrions même pas avoir à discuter de tout cela. J’ai un peu peur de l’image dont vous vous faites de la femme, vous parlez d’elles –et de moi- comme si nous étions des objets. Or, je ne suis pas certaine que cela me convienne. Comprenez, je suis issue d’une famille très catholique, et très pratiquante. Mes parents m’ont toujours donné l’exemple d’un couple unie et fidèle, dans lequel le respect était la clé. En ce qui concerne mes projets de vie, vous avez raison je compte m’en sortir seule, bien que ce soit gentil à vous de vous préoccupez de l’avenir de vos conquêtes.

Tout était désormais très floue pour Ivy, et entre la presque-agression de son patron, Duncan qui lui brise le poignet et son arrivée inattendue, et le tour que la discussion prenait, la jeune femme avait les oreilles qui sifflaient et surtout un coup de chaud. Elle prit sa tête entre ses mains et commença à se masser les tempes en fronçant les sourcils.

- Je vais donc résumer la situation, si je comprends bien vous souhaitez me compter parmi vos conquêtes, mais je ne dois rien espérer de vous, et être à votre disposition. Et rien ne vous fera changer d’avis.


Lorsque le sujet du livre fut abordé, Ivy avoua qu’elle ne souhaitait pas le conserver, sa valeur était bien trop importante et elle ne souhaitait pas se voir offrir des cadeaux de la sorte par un presque parfait inconnu.

- Je sais bien que vous avez tout à fait les moyens de vous procurer un bouquin d’une telle valeur, mais je ne me sens pas à l’aise avec des cadeaux de cette envergure. Je vous connais à peine Duncan. N’allez pas penser que ce rendez-vous n’ait pas été un bon souvenir, bien qu’il se soit terminé bien plus tôt que je l’aurais pensé, mais vous l’aviez cherché. Votre manière de vous exprimer n’est pas des plus douces, et je ne reste pas en compagnie de quelqu’un qui m’éconduit, étant donné que c’est ce que j’avais compris. Toutefois, j’ai été des plus surprises de vous trouver devant chez moi.

Lorsqu’elle se risqua à le regarder une fois de plus, la jeune femme sentit le sang lui monter à la tête et son visage s’empourprer. Comment faisait-il pour être beau en toute circonstance, même lorsqu’il ne le faisait pas exprès. Et il n’en avait pas terminé avec elle, puisqu’il s’approcha l’air de rien et tout doucement de la jeune femme, qui sentait son corps se tendre à mesure qu’il avançait. Elle n’osait plus bouger d’un centimètre, restant sur ses gardes et fixant le visage de son interlocuteur. Lorsque la main de Duncan effleura le visage poupin d’Ivy, cette dernière sentit tous les muscles de son corps se raidir et elle ferma doucement les yeux, penchant doucement son visage sur la main du jeune homme, comme s’il était attiré par un aimant. Puis elle sentit le visage de son bel apollon s’approcher doucement et une sensation inconnue mais tellement forte et saisissante s’empara de son corps lorsqu’elle sentit son oreille s’échauffer légèrement sous la douce morsure. Son souffle s’accéléra, et ses yeux se rouvrirent rapidement.

- Pour moi ça l'a été.

Puis Duncan continua son supplice en commençant à embrasser la jeune femme dans le cou, la jeune femme n’avait qu’une envie, lui crier d’arrêter, parce qu’elle ne pourrait pas lui résister bien longtemps, mais son corps lui, en redemandait et n’avait qu’une envie, que le jeune homme ne s’arrête jamais de l’embrasser. Elle sentit son ventre se contracter, et elle ne pouvait pas bouger. Lorsque ce dernier recula légèrement, Ivy-Skye reprit ses esprits le temps d’une seconde seulement et son corps se décida à lui obéir, elle recula donc brusquement d’un pas, afin d’être hors d’atteinte de l’emprise de Duncan.

- Mais je suppose que ce ne sera pas le dernier que j'aurais avec vous. N'est-ce pas Ivy?


Puis l’air de rien, le riche séducteur reprit son café pour continuer à le boire. Comment faisait-il pour garder un tel contrôle ? L’expérience devait y être pour quelque chose. Ivy-Skye ne bougea pas d’un centimètre le temps de peut-être deux minutes, sans prendre la peine de répondre à la question que Duncan venait de lui poser, puis elle décida de s’asseoir sur la chaise qui s’offrait à elle juste derrière, histoire d’être sûre que Duncan ne viendrait plus l’embêter. Elle ne savait plus vraiment où elle en était. Une partie d’elle souhaitait être tout à lui, mais une autre lui criait de partir de la CWE en courant et de déménager pour échapper au maniaque du contrôle. C’était comme si elle avait un ange au-dessus d’une épaule, et un diable au-dessus de l’autre, et que les deux lui parlaient en même temps. Elle n’arrivait pas à se concentrer et à prendre une décision.

- Je vous avoue que je suis légèrement perdue. Disons que je si je suis prête à me passer de chocolats, je ne suis pas certaine de pouvoir sacrifier les fleurs, répondit-elle pour essayer de lui faire comprendre avec ses propres mots qu’elle était prête à éventuellement se lancer, mais qu’elle ne se voyait pas accepter de sacrifier tous ses idéaux qu’elle se faisait d’une relation homme-femme. Après tout, je n’ai peut-être jamais eu de relation, mais je sais qu’il y a quand même un minimum dont je ne pourrais pas me passer. Et.. Et si vous n’êtes pas prêt à me le donner, alors je ne pourrais rien vous donner non plus.

Ivy-Skye était une jeune femme très têtue, et quand elle avait une idée en tête, il était difficile de la lui faire oublier. Mais en l’occurrence ici, ce n’était pas un petit caprice qu’elle faisait, il était quand même question d’une relation avec un homme très influent, et surtout de sa première relation, de sa virginité. Et bien qu’elle ne soit pas non plus la femme la plus prude sur terre, il était difficile de laisser partir l’image d’une première fois parfaite pour se lancer avec un homme qu’elle venait à peine de rencontrer et qui lui faisait clairement comprendre qu’elle n’aurait en aucun cas une relation romantique.

Voyant le regard du jeune homme se noircir et qu’en aucun cas il ne reviendrait sur sa décision, le cœur d’Ivy se mit à battre à tout rompre, il allait la laisser en plan, c’était sûr. Elle lui en demandait beaucoup trop et il allait abandonner.

- Mais je suis prête à essayer. Ivy avait lancer cette phrase si vite qu’elle avait à peine articuler, de peur qu’il ne s’enfuit avant qu’elle ne l’ait dit. Elle n’avait donc pas réfléchi aux conséquences mais elle s’en fichait, elle se rendait compte qu’elle ne voulait pas qu’il la laisse tranquille. Tant pis pour les fleurs, le chocolat, la première fois avec une personne que tu aimes. Désolé maman, tes deux filles n’auront pas respecté ta volonté.

Et poussée par une montée d'adrénaline, conséquence de ce dans quoi elle s'était lancée, Ivy se leva et d'un pas assurée se dirigea vers Duncan, se mettant sur la pointe des pieds, elle l'embrassa timidement, posant une main sur son torse et une autre sur sa joue.
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